Liberté sous ordonnances ?

Liberté sous ordonnances ?

Libre tribu(t)

Par Patrice Defraire

Au début du spectacle inouï dont, bon gré mal gré, nous sommes devenus les acteurs, m’est revenu le lointain souvenir d’une enquête de l’institut Emile Vandervelde concernant l’évolution des revenus de différentes catégories professionnelles en Belgique au 20ème siècle.
Y apparaissait que, si la plupart des professions maintenaient plus ou moins leur rang dans la hiérarchie sociale, deux, en particulier, connaissaient une évolution remarquable :
– La plus spectaculaire était celle du journaliste qui, abandonnant le bas du classement, rejoignait le rang des « élites ».

– L’autre, celle du médecin spécialiste qui venait au sein de cette élite remplacer le médecin généraliste relégué, lui, à un rang plus modeste. Les revenus des politiciens n’étaient pas repris dans cette étude.
Or, ce qui me mit la puce à l’oreille dès le printemps 2020, ce fut précisément l’unanimité apparente des hommes et femmes politiques, experts médicaux et journalistes de grands médias.

Me revint en mémoire l’épisode H1N1 et sa distribution étrangement similaire à l’actuelle avec, parmi d’autres :
– en Angleterre,le tristement célèbre Neil Ferguson dont les prévisions apocalyptiques aboutirent un jour à l’abattage complètement inutile de millions de porcs, grand ordonnateur du récent confinement d’une bonne partie de la population mondiale, contraint à la démission pour avoir été surpris à ne pas lui-même le respecter.
– en Belgique, Marc Van Ranst et Yves Van Laethem, spécialistes de la communication anxiogène et commerciale, apparus en tête d’affiche de cette précédente « pandémie »pour nous annoncer la probabilité de milliers de morts puis, malgré tout, rappelés pour ce nouveau chapitre.

Voici donc nos guides ou du moins ceux que le spectacle nous présentent comme tels, journalistes dispensateurs d’informations « irréfutables », prétendus experts pour en certifier la qualité et représentants politiques (mais qui ou que représentent-ils ?) pour garantir la légalité d’un « transitoire » état d’exception à prétexte sanitaire.
Il est piquant de constater qu’Edward Bernays (1891-1995) souvent considéré comme un des pères de la propagande moderne débuta sa carrière comme journaliste et rédacteur d’une revue médicale. Son petit neveu sera un des fondateurs de Netflix, cette « prodigieuse » entreprise dont l’offre de loisirs télévisuels doit nous permettre d’envisager de manière agréable les périodes de confinement.
Les mêmes qui répandent la peur se posent en sauveurs.

J’ai cru, un temps, que cette nouvelle (pandémie) supercherie ne pouvait durer et que l’absurdité des contraintes imposées éveillerait l’attention et susciterait le rejet.
J’ai, depuis, déchanté.
Avons-nous perdu la mémoire ?
Avons-nous, tel un animal né en captivité, oublié la liberté ?
Serions-nous nés en captivité ? De parents déjà captifs ?
Mais où est la cage ?

Se poser des questions …
Précieux conseil d’un ancien qui n’hésitait pas à l’accompagner d’un coup de poing dans l’épaule en guise de renforcement car c’est bien en questionnant le problème que nous arriverons à le comprendre, pas en nous précipitant vers les solutions illusoires que proposent et tentent de nous imposer de prétendues « autorités ».

La Liberté est une maison commune, ouverte à tous mais sans adresse, au contraire du confinement où se sont réfugiés nos egos craintifs, cellules individuelles que certains rêvent de voir connectées directement et définitivement au grand ordinateur/ordonnateur de la nouvelle comédie humaine que nous annonce la « grande réinitialisation » actuellement en cours.
La peur a rassemblé mais virtuellement seulement. Les corps sont séparés (distanciation dite sociale, masques) et/ou confinés tandis que les esprits inquiets, isolés, en quête de sécurité sont captés, captivés et collectivement dirigés par de médiatiques chefs d’orchestre selon une partition écrite par d’invisibles compositeurs dans l’intention de nous imposer une nouvelle marche du monde.
Ne nous y trompons pas ! C’est, en premier lieu, notre santé mentale et celle de nos enfants qui est en jeu et les virus (à moins, peut-être, d’un futur « variant » informatique … ?) ne sont pas le plus grand danger qui nous guette.

Une série anglaise (Le Prisonnier-1967) mettait en scène un village dont les habitants, sans noms mais porteurs d’un badge et d’un numéro, ne pouvaient sortir.
Ce village était gardé par d’étranges formes non humaines et dirigé par un individu appelé n°2, le pouvoir absolu y étant supposément détenu par un mystérieux n°1. Les habitants s’y comportaient de manière étrangement stéréotypée, se saluant par leurs numéros respectifs, sous le regard permanent de caméras et au son de haut-parleurs alternant musique, informations locales et consignes. Ils étaient apparemment satisfaits de leur condition, à l’exception du n°6, le nouveau venu, dont la révolte s’exprimait par la formule «Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! » et par son refus de communiquer au n°2 les renseignements que celui-ci exigeait.

A l’heure actuelle, au sein du « village global » où, un jour, me promet-on, « je ne posséderai plus rien mais je serai heureux », ce sont mes « data » qui sont réclamées et on me propose d’échanger une liberté « vaccinale » contre une liberté de réunion ou de déplacement.
Mais je ne suis pas un QR code, je suis un homme libre !

La Liberté ne se découpe pas, ne se partage pas, ne s’organise pas, ne se décrète pas, ne se négocie pas, ne se possède pas. Elle concerne l’être et non l’avoir, elle est une et indivisible.
La Liberté se conjugue avec la joie, l’unité, la vérité, la compréhension, la compassion, l’amour, à la différence des libertés « autorisées » dont l’énumération sert de « masque » aux restrictions et aux soumissions qui les accompagnent.
Formatés jadis dans l’illusion d’être détenteurs d’imprescriptibles «droits de l’homme » et confrontés maintenant à la menace de leur disparition, désorientés, devenus les marionnettes de manipulateurs pervers et de maîtres illusionnistes, nous sommes irrésistiblement et inconsciemment amenés à tourner le dos à la vie réelle.
Craindre la perte de notre liberté, c’est déjà l’avoir perdue.

Seule une claire perception de l’organisation du mensonge, de la falsification de la réalité et de l’aspect essentiellement mental de ce confinement « ordonnancé » par la dissémination méthodique de la peur peut nous extraire de la sidération et de l’hypnose généralisée pour nous permettre de retrouver cette Liberté singulière dans la compréhension de la « bienheureuse insécurité » de la vie véritable qu’évoquait le pas toujours « sage » mais clairvoyant Alan Watts.
Cependant, la destruction de cette cage, de cette prison mentale, dont de trompeuses et addictives grilles (écrans) de lecture de l’actualité constituent les barreaux, ne peut éviter la prise en compte et la radicale remise en question d’une préalable et mystificatrice carte du monde qui, du fait de nos multiples influences (familiale, scolaire, religieuse, culturelle…), s’est si insidieusement imposée que nous l’avons, sans même en avoir conscience, faite nôtre… et personne ne peut accomplir ce travail à notre place !
Alors seulement, nous pourrons reléguer la croyance en des droits inaliénables ou la promesse d’une société sécuritaire idéale au rang de chimères, de leurres, de miroirs aux alouettes.

Des êtres lucides nous avaient pourtant avertis que « La servitude volontaire »(1) et la « Soumission à l’autorité »(2) au sein de « La société du spectacle »(3) conduisaient inexorablement l’humanité vers « Le meilleur des mondes »(4) et c’est bien dans cet esprit que, dès 1929, JidduKrishnamurti, futur auteur de « Première et Dernière Liberté » rejetait spectaculairement le rôle d’ « Instructeur du Monde » que lui destinaient de soi-disant « initiés » de la Société Théosophique (équivalents religieux de nos « experts » sanitaires), nous rappelant que « La Vérité est un pays sans chemin » et que « Nul ne peut nous y servir de guide » .
Mais puis-je encore faire confiance à ma pensée si je suis pensé plus que je ne pense ?
L’être humain est capable du meilleur et du pire, c’est même lui qui les a inventés.
Il n’est jamais trop tôt pour se poser des questions …

Par Patrice Defraire

Avec la peu aimable participation de Klaus Schwab alias Mr. « 100 gènes », signataire de la tragi-comédie du « Great Reset ».
Et en hommage à Alan Watts, bon vivant, auteur de « Bienheureuse Insécurité »,
Patrick McGoohan, acteur principal et co-scénariste de l’OVNI télévisuel que constitua la série « Le Prisonnier ».
Et JidduKrishnamurti (1895-1986) auteur de « Première et Dernière Liberté »